Automatisme ou réflexe
en tennis de table.


Charles Roesch, le directeur technique national (DTN) démocratisa le tennis de table en France dans les années 1970. Il écrivit un opuscule, "Pré-initiation au tennis de table".
Cela signifiait, qu'avant d'initier les enfants aux gestes techniques de base de ce sport, il fallait qu'ils apprennent à bien tenir la raquette, à jongler avec des balles, à jouer contre un mur pour apprendre à se placer par rapport à une trajectoire, puis plus tard, à frotter la balle et observer la rotation de celle-ci. Pour cela, on coloriait différemment les deux hémisphères de la balle.
On aidait l'enfant à être bien latéralisé, à savoir se repérer dans l'espace et dans le temps.

Donc, plus tard, au moment de l'initiation, on apprend à l'enfant à observer son adversaire sans jamais quitter la balle des yeux.
Si le geste de l'adversaire part du bas vers le haut, la balle sera liftée (rotation avant).
Si le geste part du haut vers le bas, la balle sera coupée (rotation arrière).
Ce geste part-il de la gauche vers la droite ou de la droite vers la gauche (effets latéraux) ?
Ce sont ces premiers indices qui vont déterminer la réponse à donner. Revers ou coup droit par rapport à la trajectoire.
Le geste aura une composante verticale (proche de 90°) si la balle est coupée.
La composante approchera 45° sur une balle liftée.
Ce geste sera plus ou moins efficace selon la qualité de son exécution. Et on se replacera pour anticiper le retour de l'adversaire.
L'automatisme ne se réduit donc pas à l'exécution de cinq axes de rotation. C'est tout un algorithme.

C'est au moment du service, surtout, que cela se complique. Le serveur peut trouver le moyen de camoufler son service. Il a la maîtrise du temps. Il va essayer de surprendre le receveur, par exemple, une balle rapide et forte en direction du "ventre pongiste". C'est l'espace entre la hanche et le coude où l'adversaire ne sait pas si c'est la face revers ou coup droit qui doit être utilisée. Le joueur n'ayant pas pu déceler les bons indices n'aura que le réflexe pour répondre au problème posé.
L'automatisme est un acte intelligent: L'influx nerveux part du cerveau. Dans le réflexe, on ne réfléchit pas: L'influx nerveux part de la moelle épinière.
Aux championnats du monde de Birmingham, en 1977, les Chinois introduisirent un nouveau revêtement, le picot long, qui a la propriété de produire des effets flottants, déroutants. Les entraîneurs assouplissaient les picots à la flamme d'une bougie,et les joueurs chinois changeaient de raquette très souvent. Les deux faces de la raquette ayant la même couleur, seul le son produit par l'impact avec la balle, pouvait permettre de savoir s'il servait avec cette face ou l'autre qui produisait des effets normaux.
Pour masquer le bruit de l'impact, les Chinois tapaient du pied, à plat, sur le sol, et cela provoquait un mouvement de panique chez l'adversaire.
Plus tard, l'ITTF modifia les règlements, couleur des plaques, longueur et nature des picots, puis les règles du service.

Comme on ne maîtrise pas les causes de la panique, on entraînera méthodiquement l'enfant, à éviter les mauvais réflexes, par différentes techniques que connaissent les entraîneurs confirmés.

Un réflexe est une réponse musculaire involontaire, stéréotypée et très rapide à un stimulus. Une activité réflexe est produite par un arc réflexe, le mécanisme de réponse intégrée d'un centre nerveux sans intervention du cerveau et de la volonté consciente

Définition Wikipédia


Au tennis de table, on prend le temps de réfléchir et de choisir quelle réponse est la plus appropriée à l’action de l’adversaire. Il faut le faire le plus rapidement possible en utilisant l’un des automatismes travaillés à l’entraînement.
C’est lorsque l’on est surpris que la réponse est un mauvais réflexe.

Car après la pré-initiation, l'initiation, vient la partie visible de l'iceberg, l'apprentissage puis, ensuite, le perfectionnement où les automatismes concernent plusieurs échanges.
Là, le moindre axe de rotation a son importance. On fixe les automatismes en mémoire par la répétition. L'entraîneur sera vigilant à ne pas automatiser un mauvais geste, car celui-ci peut s'ancrer en mémoire et devenir une sorte de réflexe qu'on ne parviendra jamais à corriger totalement. Mais à chaque exercice, l'enfant doit savoir pourquoi et comment on exécute le geste. Le robot lanceur de balles peut remplacer ces longues et ennuyeuses séances. Mais on ne corrige qu'une seule chose à la fois et les exercices doivent être brefs mais intenses.

Quant-à moi, j'aimerais que les chercheurs puissent me préciser quelle est la différence entre ces deux formes de réflexes. Il est important de le savoir pour mieux apprendre ses tables de multiplication.