« En appliquant à la lettre la méthode d’enseignement dite « de l’élève au centre du savoir », vous pouvez facilement déraper vers un apprentissage dans lequel l’élève doit tout découvrir par lui-même. Si le pauvre élève doit lui-même inventer les mathématiques en bricolant pour recréer le principe de la roue, inventer l’histoire et les maths, c’est une façon extrêmement lente d’apprendre.

     Dans certaines matières, cela peut donner de bons résultats, mais dans d’autres comme les maths, les résultats sont très mauvais. On sait que l’on a besoin d’un adulte pour faciliter la transmission le savoir, un adulte qui soit un modèle intellectuel pour obtenir de meilleurs résultats notamment dans les maths. Dans beaucoup de pays, on a pris le chemin inverse. Si l’élève est au centre du système, vous oubliez le professeur. Or c’est lui qui doit assurer la transmission du savoir dans de meilleures conditions. Sinon c’est comme si on travaillait sans cerveau. En s’y prenant ainsi, on obtient moins de résultats dans le temps scolaire imparti. Un bon enseignement nécessite de bons professeurs. »

Patrick Scheinin
Doyen de la faculté
des sciences de l'éducation
Université d'Helsinki